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Les dates seront publiées prochainement

Rêves de verre – Les frères Neiger et la bijouterie de Gablonz  par Madeleine Wolf 
Les frères Norbert et Max Neiger sont les descendants d’une famille juive de Cracovie (Pologne). Avec leurs parents et leurs deux sœurs, ils se sont installés en Bohème, dans la ville de Gablonz an der Neisse (Jablonec nad Nisou). Tous deux ont fréquenté l’ École des 
Arts et Métiers de la ville pour y apprendre le métier de bijoutier. Au début du 20esiècle et à peine âgé de 20 ans, Norbert, l’aîné des deux frères, ouvre son entreprise dans la cave de sa maison. Max, son cadet de 10 ans, l’y rejoint dès la fin de son apprentissage. En 1928, il est inscrit comme associé dans le Registre de Commerce de Reichenberg. Les domaines de compétence des deux frères ont été clairement définis : Norbert assume la gestion, Max – avec ses idées foisonnantes – devient le responsable des collections. Leur entreprise – par un heureux hasard – s’ouvre au moment d’un processus qui avait commencé au 19esiècle, mais qui a connu un fort retentissement au début du 20e siècle:grâce à un certain nombre de créateurs de mode (parmi lesquels Gabrielle « Coco » Chanel n’était pas la moindre),l’idée de démocratiser les bijoux commençait à se développer. Ceux-ci ne devaient plus être réservés à l’aristocratie et aux plus aisés, mais devenir accessibles à toutes et tous. La grande heure des bijoux de mode avait sonné ! Les progrès continus de l’industrialisation ont permis la production de masse de composants réalisés en matériaux bon marché tels les métaux non-précieux. Ils ont rendu cette bijouterie accessible à une clientèle toujours grandissante. Deux nouveaux matériaux ont fait une entrée triomphante dans cette fabrication. Lors de l’Exposition Universelle de Paris en 1900, avec ses 50 millions de visiteurs, l’artiste révolutionnaire René Lalique y a présenté ses parures d’art en verre et en émail, qui devinrent ainsi des matériaux intrinsèques de la bijouterie. La ville et la région de Gablonz devinrent une ressource infinie et foisonnante pour cette nouvelle branche d’art. Non seulement y trouvait-on pléthore d’ ateliers, mais la fabrication du verre y constituait en outre une tradition séculaire. Très vite, nombre d’entre eux ne se contentèrent plus de fabriquer des composants pour les grandes entreprises internationales, mais se lancèrent dans la réalisation de leurs propres créations. Les frères Neiger s’y lancèrent eux aussi. Leurs collections s’inspiraient clairement de l’air du temps : dans leurs premières œuvres on retrouve les ornements excessivement fluides de l’ Art Nouveau, puis ils s’emparèrent des couleurs fraîches et des lignes épurées de l’Art Déco. Mais par-dessus tout, les « exotismes » des trois premières décennies du 20e siècle s’entremêlèrent dans leurs réalisations. Le Japonisme de la fin du 19e et du début du 20e siècles se reflète dans leurs pièces des années 1900-1910, tandis que l’intérêt redécouvert pour un style d’ allure chinoise dans les années 1930 déterminera en partie leurs lignes de créations plus tardives.Leur plus grand succès, cependant, ils l’ont atteint avec leurs collections d’ inspiration égyptienne. Le déchiffrage des hiéroglyphes par Champollion en 1826 avait tissé un certain intérêt pour l’Egypte ancienne comme un fil rouge dans les divers domaines artistiques et artisanaux, au point que la découverte du tombeau de Toutankhamon par Howard Carter en novembre 1922 a lancé une véritable « Egyptomanie ». En vrais professionnels, les Neiger ont réagi dans les années suivantes avec plusieurs collections de broches à figure de sphynx, de longues chaînes de scarabées en verre, ou encore de bracelets à reliefs pharaoniques. Ils travaillèrent également en étroite collaboration avec des producteurs et des artistes verriers de haute volée comme Heinrich Hoffmann, Franz Josef Vater ou encore Josef Schmidt, en particulier pour la décoration de leurs légendaires flacons de parfum. Les bijoux de frères Neiger devinrent si demandés, qu’ils furent commercialisés à l’international, en particulier en Grande Bretagne et aux USA. On chercherait en vain une quelconque publicité sur les Neiger : leur nom était à lui seul gage de qualité. Leur fin fut la conséquence des accords de Munich en 1938, qui ont permis aux nationauxsocialistes de rattacher les Sudètes au Reich allemand. Grâce à leur clairvoyance, ils ont pu fuir à Prague avec leurs familles en octobre 1938, une ville toujours alors tchécoslovaque. Mais c’est là qu’ils ont été arrêtés et déportés dans le ghetto de Lodz, où ils ont été assassinés en 1941 et 1942. Près d’un siècle plus tard, leurs œuvres, leurs réalisations et leurs créations sont encore largement prisées. Elles sont recherchées de nos jours par des collectionneurs du monde entier. Nous voudrions dans cette exposition remettre la vie et l’œuvre des frères Neiger dans leur contexte historique grâce à une importante présentation de leurs bijoux, mais aussi par des publications d’époque qui reflètent l’ air de leur temps. Ainsi, nous aimerions à travers notre exposition rendre un vibrant hommage à la mémoire des frères
Neiger.

Une journée, Leonard Cohen :

 

Cette journée consacrée à la vie et à l’oeuvre du célèbre chanteur canadien se déclinera en trois temps :

1. Présentation et projection du film documentaire « Bird on a wire »

Le film, « Bird on a wire », suit Leonard Cohen au cours d'une tournée. Document exceptionnel d’une période de sa vie le film dresse un portrait intimiste du chanteur ponctué de certaines de ses chansons données dans leur intégralité.

Résumé :
Au printemps 1972, alors que la Columbia menace de ne pas reconduire son contrat, Leonard Cohen part sur les routes d'Europe pour une tournée de la dernière chance. Tony Palmer est missionné par le manager du chanteur pour tirer un film de ce voyage de Dublin à Jérusalem. Il filme Leonard Cohen à son plus haut point d'incandescence. Un exceptionnel document exhumé par chance, après trente-cinq années passées dans des cartons humides.

2. Conférence  

En présence de Christophe Lebold, auteur d’une biographie de Leonard Cohen, peut-être l’une des plus complète :
« Leonard Cohen, l’homme qui voyait tomber les anges » , Éditions du Camion Blanc

De Leonard Cohen, Christophe Lebold confie :
« Léonard Cohen a changé fondamentalement quelque chose à ma manière de voir le monde et de vivre. Ses chansons, sa poésie et ses romans m’accompagnent depuis vingt ans. Il nous révèle que la noirceur est au centre du processus de création. Il se fait alchimiste pour nous apprendre à changer le noir en lumière. Broyer du noir pour faire advenir la lumière… C’est ce qu’il nous rappelle : si nos cœurs semblent destinés à être brisés, c’est parce la lumière du monde ne peut entrer que par cette brisure... ».

Il sera question, bien sur, de la vie du chanteur, de son parcours artistique; pour nous intéresser, in fine, à la question du judaïsme, sa représentation, dans sa vie et son oeuvre. 
Un judaïsme ouvert au monde, éprouvé, enrichi des différentes expériences qui auront ponctuées son existence.

3. Lecture : 

Peu le savent, Leonard Cohen, avant d’incarner le chanteur mondialement connu et reconnu que nous connaissons, est également l’auteur prolifique de recueils de poésie ainsi que de deux romans : « The  Favorite Game » et « Beautiful Losers ».
Il publie son premier recueil de poèmes, « Let Us Compare Mythologies », en 1956. 
En 1961, paraît « The Epice-Box of Earth », son livre de poésie le plus lu.
Les poèmes de Léonard Cohen traitent de sujets aussi variés que la religion, l’amour, le sexe, l’humour ou la Shoah.


Une lecture nourrie de poèmes choisis remettra en lumière ce pan trop souvent méconnu de l’oeuvre de Leonard Cohen. Matrice des grands textes chantés à venir.
 

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