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Conférence-débat

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Dans le cadre de l’exposition itinérante « Le pèlerinage dans les religions », proposée pour la première fois au public à l’occasion du 13ème Rendez-Vous avec les Religions, le Musée Judéo-Alsacien de Bouxwiller accueille une conférence-débat le jeudi 20 octobre, à 20h.

Suivie d’un temps d’échange se voulant un véritable partage interreligieux, cette rencontre dédiée au vivre ensemble sera animée par trois intervenants de confession différente :

- Ariel REBIBO, rabbin, adjoint au Grand Rabbin du Bas-Rhin Avraham Harold Weill, en charge du dialogue inter-religieux ;
 

- Philippe ICHTER, pasteur, Chargé de mission - Relations avec les cultes et dialogue interreligieux -Collectivité européenne d’Alsace ;
 

- Sylla KALILOU, imam à la Grande Mosquée de STRASBOURG.

Le pèlerinage dans les religions

La conférence en images

« Le pèlerinage dans les religions » est le titre d’une exposition itinérante créée par « le Rendez-Vous avec les Religions », un collectif de dialogue interreligieux initié par la Région Grand Est et soutenu par la Collectivité Européenne d’Alsace, visible sur les cimaises du musée jusqu’au 14 novembre et qui connaît un succès intéressant, notamment auprès des groupes scolaires.
 

C’est aussi le titre de la conférence-débat qui s’est tenue jeudi soir dernier, toujours au musée. Une vingtaine d’auditeurs passionnés y ont assisté en dépit du mauvais temps, parmi lesquels on reconnaissait Monsieur le curé de Bouxwiller Cyril Lutz, ainsi qu’Alain Janus, l’ancien maire de la Ville, ou encore Patrice Weiss, l’ancien maire d’Ettendorf et son épouse.

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Dorah Husselstein, secrétaire de l’AMJAB et membre du collectif « les Rendez-Vous avec les Religions », mais aussi pilote du projet pour notre musée, a présenté les trois orateurs hautement qualifiés qui intervenaient au nom des principaux cultes présents en Alsace :

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Philippe ICHTER, pasteur et chargé de mission « relations avec les cultes et dialogue interreligieux » par la Collectivité Européenne d’Alsace, représentait les cultes chrétiens ;

Sylla KALILOU, imam à la Grande Mosquée de Strasbourg, représentait le culte musulman ;

Ariel REBIBO, adjoint au Grand-Rabbin du Bas-Rhin, en charge du dialogue interreligieux, représentait le judaïsme.

 

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Philippe Ichter a ouvert sur la genèse de l’exposition, mais aussi sur le soutien qu’apportent la CEA et la Région Grand Est au dialogue interreligieux.
 

Puis il a développé l’idée que se font les Chrétiens du pèlerinage autour d’une citation de Paul Morand :

« Ailleurs est un plus beau mot que demain ». Le voyage porte en lui la recherche de l’ailleurs, de la spiritualité mais aussi de soi-même, aspiration commune à tous les humains.

Le chemin pédestre de St Jacques de Compostelle en est la parfaite illustration. Catholique à l’origine, ce voyage est pratiqué par toutes sortes de personnes, à la recherche d’un ailleurs qui au final se retrouve en soi-même.

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L’imam Kalilou a présenté le HAJJ, le pèlerinage à la Mecque, comme l’un des cinq piliers de l’Islam, obligatoire pour « chaque musulman et chaque musulmane » sous condition d’en avoir la capacité en termes de santé ou d’aisance financière. Il a précisé qu’avant la période moderne, ce voyage pouvait prendre plusieurs années, à cheval ou à dos de chameau, ce qui donne une autre dimension à cette recherche de spiritualité.

Le rite marquant du pèlerinage consiste à tourner autour de la Pierre Noire qui, selon la tradition, était blanche à l’origine, mais s’est noircie de par les péchés des hommes.

L’imam a aussi expliqué le grand pèlerinage, avec présence d’un mois ou plus à la Mecque et souvent suivi d’une visite à Médine, la ville du Prophète Mohamed, mais aussi le petit pèlerinage réduit à une semaine de présence et conditionné par les moyens du pèlerin.

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A son tour, le rabbin Rebibo a expliqué l’importance du voyage initiatique dans la Torah par le récit du voyage d’Abraham à Canaan et celui de la sortie d’Egypte, entre autres. Il a précisé que l’un des deux vocables en hébreu signifiant pèlerinage est HAG, très voisin du mot HAJJ en arabe. Il a narré la tradition perdue de l’époque biblique où il était obligatoire de se rendre au Temple de Jérusalem pour être vu par Dieu.
 

L’important à ses yeux, n’est pas le voyage, mais le fait de partir, de quitter sa zone de confort pour affronter l’inconnu du monde et se remettre en question, car la sédentarité pourrait mener à une religion sclérosée, voire autocentrée, ou même différenciée selon les lieux où elle se pratique. Il pense, par exemple, que sans le Hajj une religion aussi présente dans le monde entier que l’Islam risquerait de se diviser, idée approuvée par l’imam.

Cependant, le pèlerinage n’est plus obligatoire dans le judaïsme d’aujourd’hui, sauf pour certains courants originaires d’Afrique du Nord ou de l’Ukraine sur les sépultures de leurs fondateurs.

Parmi les questions dans la salle, il a été demandé des précisions sur la différence entre le grand et le petit pèlerinage que l’imam a détaillée.

 

Une autre question sur le pèlerinage dans la tradition protestante, et s’il se pratique sur les lieux de vie de Martin Luther par exemple. Le pasteur Ichter a répondu que le pèlerinage n’a pas de dimension spirituelle dans la tradition protestante, mais plutôt historique, telle la participation à l’Assemblée du Désert qui commémore le massacre de la St Barthélémy ou encore le voyage de Stevenson avec son âne.
 

R. Lévy a conclu la soirée en rappelant l’ancienneté de l’intérêt pour le dialogue interreligieux au Musée Judéo-Alsacien, et notamment en 2015, avec l’exposition et la conférence-débat sur les aumôniers militaires auxquelles la présente manifestation fait écho.

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Texte et photographies : R. L.

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